“Face à la flambée des loyers à Dakar (+250% depuis 1994), la colocation devient une solution incontournable. Découvrez comment les Dakarois s’adaptent à cette crise du logement.”

Une Crise du Logement Sans Précédent

La crise du logement devient de plus en plus grave, avec des loyers qui augmentent vite alors que les revenus restent les mêmes. Le manque de logement pas cher rend les difficultés des familles pires, touchant leur bien-être et même leur santé mentale. Beaucoup se retrouvent obligés de vivre dans des zones précaires et peu sures.

Les programmes d’aide sont toujours pas assez bons et dur d’accès, ce qui rend plus faible encore es familles. Si on ne fait rien vite, la situation peut devenir pire, même dans les pays riches.

A Dakar, la crise atteint un point jamais vu avant : les loyers ont monté presque 250% depuis 1994. Tandis que le salaire moyen est moins que 125000 F CFA. Un endroit bien pour vivre coute environ  150 000 F CFA, ce qui fait 54% des revenus familiaux, bien au-dessus de la normale mondiales de 30%. Cela montre la largeur de cette crise et de combien il est urgent d’aider.

Un marché͏ immobilier en surchauffe

Les prix du moment sur͏ le marché de Dakar montrent bien cette tension. Un͏ loyer pour un appartement à 1 chambre au milieu de ville à Dakar coûte͏ environ 400 000 FCFA par mois contre 300͏ 000 FCA à Abidjan ou 200 000 FCA à Bamako. Cette comparaison régionale͏ fait de Dakar une des capitales les plus coûteuses d’Afrique de l’Ouest pour le logement!

L’évolution dans les prix n’a pas l’air de trouver de repos. Les prix continuent encore et toujours à monter déjouant tous les pronostics. Ce qui a causé l’éclatement d’une bulle au niveau immobilier surtout à Dakar. Où maintenant on peut trouver des terrains à vendre aux Almadies pour un prix de 3 000 000 FCFA par mètre carré.

La colocation : Une réponse pragmatique à la crise

Dans ce contexte, la colocation dérive vers une solution de plus en plus privilégiée par les Dakarois. Par colocation, on entend vivre sans contraintes dans un même logement, et partager des coûts avec une autre personne, en général, inconnue. Ce mode d’habitat rend accessibles des quartiers, des catégories d’habitat et des équipements de belles dimensions, et se pratique de plus en plus à Dakar.

La colocation a en effet des avantages économiques évidents :

– Réduction du coût : partager un loyer permet de diviser par deux, trois ou plus les redevances dues mensuellement.

Mutualiser les charges : le logement, l’électricité, l’eau, internet, etc. sont partagés.

Accéder à des logements de qualité : offre d’appartements mieux situés ou plus spacieux qu’un logement seul séparé.

Flexibilité budgétaire : il reste un budget pour d’autres dépenses fixes particulièrement importantes.

Des plateformes et des services en voie de développement

Le marché se met peu à peu en phase avec cette demande. Les plateformes spécialisées telles que CoinAfrique vont jusqu’à proposer un espace dédié à la chambre libre à la location favorisant le lien entre le propriétaire et le futur locataire. Les réseaux sociaux, avec à leur tête mondialannonce,facebook où se multiplient les groupes de spécialité « propositions de logement (chambre simple ou colocation) », constituent dès lors les outils incontournables de cette nouvelle économie du partage immobilier.

Les difficultés de la colocation à Dakar

Loin d’être aisé, le modèle de la colocation, malgré ses assurances, présente des difficultés dans la capitale sénégalaise :

Défis culturel : Dans les sociétés où l’habitat familial traditionnel prédomine, vivre avec des inconnus est un véritable bouleversement culturel pour un certain type de famille conservatrice.

Problème juridique : Le droit à la colocation reste flou au Sénégal, et entraîne parfois pour le locataire comme pour le propriétaire des situations floues.

Qualité des logements : Les logements ne sont pas souvent conçus pour la colocation, créant des problèmes de vie d’intimité responsable comme de confort.

Les implications sociales de cette métamorphose

La généralisation de la colocation est en train d’affecter les styles de vie urbains à Dakar, en ce sens qu’elle contribue à :

– l’émergence de nouvelles formes de solidarité entre jeunes citadins,

– la constitution d’un mode de vie flexible et mobile,

– la redéfinition des relations intergénérationnelles dans la mesure où les jeunes adultes vont de plus en plus prolonger leur situation de soutien et décalent leur accès à la résidence autonome.

Les perspectives d’avenir

La colocation semble promise à un développement croissant à Dakar, dans la mesure où elle est soutenue par plusieurs facteurs :

– la crise du logement maintenue,

– le processus d’urbanisation et l’arrivée de nouveaux habitants,

– l’évolution des représentations partagées notamment par les jeunes,

– l’essor de l’économie numérique favorisant les mises en relation.

Vers des solutions structurelles ?

Bien que la colocation soit un palliatif immédiat à la problématique du logement, elle ne saurait constituer une réponse définitive. Les pouvoirs publics sénégalais ont pris la mesure de l’enjeu, ils avaient, en effet, promis des mesures de régulation. Le président sénégalais Macky Sall a, ainsi, annoncé, le dimanche 6 novembre, la baisse des loyers. En hausse de « plus de 200% » en six ans, comme des prix des denrées pour soulager les ménages, en proie à une inflation galopante. Et a même créer une commission Conarel qui régularise le marché.

Mais les véritables solutions durables requièrent une approche plus globale qui entrerait dans le cadre de la :

  • Conception d’une offre de logement social
  • La régulation du marché immobilier
  • L’amélioration du transport urbain pour désenclaver les périphéries
  • Le soutien à la montée d’un secteur immobilier privé plus accessible

Conclusion

Aujourd’hui, la colocation ne correspond plus seulement à une tendance de vie à Dakar mais à une stratégie de survie urbaine. Face à une crise structurelle du logement. Bien qu’elle apporte des solutions immédiates et pratico-pratiques, son essor appelle également à une réforme plus systémique du marché immobilier sénégalais.

Pour les Dakarois, la colocation  est devenue une nécessité économique, remettant en question la sociologie urbaine de la capitale par le développement de nouvelles solidarités et en révélant les limites d’un système immobilier en souffrance.

L’avenir du logement à Dakar résidera dans la capacité d’accompagner ces mutations et de proposer une offre plus accessible, plus diversifiée pour une population urbaine en évolution continue.

— Par Lima Diop de Mondialannonce

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

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